Une famille (PV Kovu)

Kivuli, le jeune lionceau aveugle se trouvait à la pointe du rocher de la fierté, place forte du royaume de prideland et principal lieu de vie de ses habitants. Il se tenait là, en plein vent et tentait, à défaut de ne pouvoir voir la beauté du paysage qui l'entourait, de la sentir et de la ressentir. La force et la fraicheur de la brise ne le troublait pas du tout, pas plus que la sensation de la hauteur à laquelle il se trouvait.

Il pouvait rester ainsi et ne pas être très affecté par le froid du fait qu'il s'entrainait régulièrement à lui résister, ainsi qu'à la chaleur et aux intempéries quelles qu'elles soient. Il s'entrainait, pour l'heure, à suivre la part de son entrainement qui lui parait la plus imortante.

Il voulait être capable de faire corps avec la nature et de ne faire plus qu'un avec les éléments qui l'entourent. Il sentait parfaitement la densité et la composante de la roche, ainsi que son relief bien qu'il ne puisse pas les voir. C'était une façon de se repérer tout en palliant à son infirmité natale. Il entendit les pas d'un adulte s'approcher et reconnu sans difficulté l'odeur de son oncle Kovu, le frère adoptif de son père Nuka.

-Bonjour oncle Kovu...

-Comment allez vous aujourd'hui ?

Le soleil commençait à inonder la savane de ses doux rayons. Le nouveau roi, Kovu dormait encore relativement profondément. Mais qui résiste aux rayons du Soleil lorsqu'ils vous attaquent les yeux ? Personne, le monarque n'échappait pas à la règle. Kovu se leva après s'être étiré, avant de descendre du rocher et aller en patrouille comme tout les autres jours. Le jeune adulte se promenais dans son territoire, alerte à chaque signe de menace. Revenant de sa promenade, il rencontra Kovuli. Le fils du défunt Nuka, le frère du roi. Kovu s'était toujours sentit fautif de sa mort, même si cela était faux. Kovu le regarda gentiment et répondit avec douceur.

- Bonjour Kivuli, je vais bien et toi ?

Malgré que Kovu ne soit que le frère adoptif de Nuka, il avait toujours été proche du petit, après tout il faisait partit de sa famille. C'est alors plein de douceur que Kovu frotte la tête du jeune lionceau avec sa patte, affectueusement.

- Dis-moi petit bonhomme tu es bien matinale, une chose de tracasse ? Tu peux me parler tu sais..

Kovu regardait le lionceau avant de lui sourire et de regarder les terres. Normale que Kivuli ne soit pas dans son assiette, être orphelin n'est une chose facile pour personne, et Kovu en savait quelque chose !

Le jeune lionceau hocha la tête affirmativement pour répondre à la première question de son oncle. Bien qu'il n'apprécie pas spécialement les caresses et autres signes d'affection hormis ceux venant de sa mère, il n'en laissa rien paraitre pour ne pas vexer son oncle. Il se contenta de lui sourire et se retourna vers l'immensité de la savane qui s'étendait à leurs pattes.

-J'ai toujours été assez matinal, il n'est pas nécessaire de vous inquiéter pour cela.

C'était la vérité qu'il disait, il ne s'était pas réveillé aussi tôt à cause d'une quelconque inquiétude ou d'un dérangement, il était juste particulièrement matinal et il s'était promis de s'entrainer sans relâche, tant qu'il ne serait pas devenu aussi fort que son père l'était autrefois aux dires de sa mère. Ce serait mentir de dire qu'il ne lui manque pas mais il arrive à vivre avec, même si ça demande une bonne dose de courage et une certaine force de caractère, ce n'est pas insurmontable.

Quand on est un infirme de naissance, orphelin d'un parent de surcroit, on n'a pas le loisir de demeurer un enfant longtemps. Il faut grandir vite pour être capable de survivre et pour pouvoir ne pas être un poids mort pour le parent qu'il nous reste. En cela Jenova n'a nullement influencé son fils, il a toujours raisonné comme cela et même si elle a tendance à dire qu'il en fait plus qu'il ne faudrait, il ne s'arrête pas. L'aider dans la mesure de ses moyens est sa façon de lui témoigner l'amour qu'il a pour elle et elle s'en est accomodée, elle n'a pas vraiment eu le choix.

-Il n'y aurait pas grand chose à dire ni à faire.

-Les circonstances peuvent parfois provoquer les pires tragédies, je suis né aveugle et je n'ai jamais connu mon père. Mais c'est le destin qu'il faut blâmer, rien d'autre.

-J'ai quand même la chance d'avoir ma mère et l'amour qu'elle a pour moi, de vous avoir et que vous m'acceptiez ici alors que rien ne vous y oblige.

Je souris au lionceau. Il me ressemblait trait pour trait lorsque j'avais son âge. Pauvre Kivuli, dire qu'il était déjà privé d'un père mais aussi de la vue ..

- Je sais, la vie n'a pas vraiment été tendre envers toi-même Kivuli. Mais tu as un courage que beaucoup de lions n'ont pas, toi privé de la vue et d'une figure paternel.

J'étais fier de ce jeune lionceau qui sera un très grand lion plus tard, ça ne fait aucuns doutes. Je lui souris, avant de regarder mon territoire ainsi que Kivuli. Je me demandais que faire aujourd'hui, enfin plutôt ce matin.

- Ta mère est une lionne bien. Tu es sa plus grande fierté Kivuli. Et sache qu'elle sera éternellement à tes côtés, tout comme ton père.

Mon bon Nuka, le frère qui me manquait. Bien qu'il ai toujours eu un brin de jalousie envers moi, il savait me donner de l'amour et partager mes jeux. Je me souviens même d'une fois, dans notre repère à tout les deux, qu'on avait fait peur à Vitani. Notre repère ? Ce n'était qu'une vieille souche d'arbre morte, dans laquelle il y avait un gros trou dans lequel on s'engouffraient tous les deux.

- Veux-tu te joindre à moi pour ma patrouille matinale ?

Depuis que Kiara m'avait quittée je n'arrivais pas à rester en place, c'était une horreur que de toujours être en perpétuel mouvement.

-J'ai l'impression que vous me surestimez un peu mon oncle. Je ne pense pas être un être si exceptionnel que vous le dites.

Il sentit parfaitement l'affliction dans la voix de Kovu quand il lui parla de son père. Il comprit alors le sens des paroles de sa mère et ce qu'elle ressentait vis-à-vis de Kovu. Il était impossible qu'un lion au coeur si bon empli d'une telle gentillesse puisse réellement être le meurtrier de son père. C'était impossible. Sa mère avait raison, ce n'était pas Kovu ni Simba qui avaient tués Nuka. les vrais responsables de son décès n'étaient nul autre que Scar et Zira. Son oncle lui proposa de se joindre à sa patrouille matinale.

-Je veux bien vous accompagner. Cela ne pourra me faire que du bien et me dégourdira un peu les pattes.

-Je vais prévenir ma mère que je suis avec vous et je reviens.

Joignant le geste à la parole, il se dirigea vers la grotte du rocher et se fraya discrètement un chemin jusqu'à sa mère, prenant garde à ne réveiller personne au passage. Il arriva à côté d'elle et vit qu'elle commençait à se réveiller.

-Maman, je vais faire une promedade avec oncle Kovu

-D'accord mon chéri, mais surtout soit prudent. Bien que tu sois avec ton oncle, le danger n'est pas systématiquement écarté pour autant. N'oublie jamais l'essence même de la survie. La vigilance constante.

-Promis maman, je serai très prudent. A tout à l'heure.

Il partit comme il était venu et rejoignit son oncle à la pointe du rocher.

-C'est bon, je suis prêt à partir maintenant.